Le cuir, une industrie polluante 

Le cuir, un gage de qualité, mais à quel prix ? Entre problèmes éthiques et désastre environnemental, cette matière noble est en réalité nocive sur tous les plans. Avec d’énormes quantités d’eau utilisées pour la transformation de la peau, l’usage de produits chimiques comme le chrome, les tanneries figurent parmi les dix industries les plus toxiques au mondeSans compter que 80 % du cuir vient des pays en développement, là où les normes environnementales sont moins encadrées. De quoi nous déprimer...

Vers une innovation durable ? 

« Le cuir dans le monde c’est plus d’un milliard de bêtes qui sont tuées pour assouvir les besoins en cuir et c’est 10 000 tonnes de produits chimiques qui sont déversées dans le Gange (ndlr : fleuve en Inde). Nous avons voulu lutter contre ça en apportant une solution qui soit vraiment verte et qui permette de minimiser l’impact des matières que l’on porte au quotidien sur l’environnement », explique Loïc Debrabander, co-fondateur de Vegskin sur la radio France Bleu. Face à l’urgence de la situation, un couple de nordistes a trouvé un nouveau procédé à la fabrication du cuir : la récupération de déchets végétaux, des fruits, des légumes... pour le transformer en cuir végétal.

Le Vegskin est une matière souple, résistante et biodégradable

Le cuir végétal, une belle alternative

Le potentiel de cette matière proche du cuir mais sans peau animale a de quoi remonter le moral. Ses avantages sont nombreux :

- valorisation de 100 tonnes de déchets de fruits.

- économiser des milliers de litres d’eau. Selon Vegskin, la production de cuir végétal nécessite 0 litre d’eau alors que la production de cuir animal nécessite environ 15 000 litres d'eau pour 1 kg de matière. 
- éviter l’utilisation de chrome en le remplaçant par des extraits de végétaux concentrés.

- une production 100 % française.


Le process de fabrication est encore en cours d'élaboration mais les bananes et les mangues semblent produire de bons résultats. La start-up annonce utiliser une quinzaine de kilos de fruits pour produire un mètre carré de matière. A suivre donc, mais ça donne la banane !